Défense animale : de quoi parle-t-on ?
La défense animale est un sujet encore sensible à notre époque. Cette sensibilité persiste malgré l’existence de nombreuses organisations œuvrant dans la sensibilisation de la protection animale. La relation qu’entretient l’homme avec l’animal a largement évolué au cours de ces dernières années, avec la reconnaissance de droits croissants pour les animaux.
La défense animale en France
En France, les mesures de défense animale ont été instaurées par la loi du 10 juillet 1976 relative à la Protection de la Nature. Selon l’article 9 de cette loi, le propriétaire d’un animal doit s’assurer de placer ce dernier dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. Ce n’est qu’en 2015 que la notion de « biens » est abandonnée pour laisser place à celle « d’être vivant doué de sensibilité » dans le Code Civil. Celui-ci attribue à l'animal le statut « d’objet de droit ». Par ce statut, il est autorisé de posséder et d’utiliser l’animal, du moment que sa sensibilité est placée au-dessus des objets non vivants. Les organisations de protection des animaux voient cela comme une modification importante du statut juridique des animaux. Ils considèrent que c’est un grand pas vers une reconnaissance des animaux en tant que « sujets de droit », donc des individus reconnus par la loi.
Le mauvais traitement des animaux puni par la loi
Il faut savoir que le Droit français sanctionne tout mauvais traitement envers les animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages, apprivoisés ou tenus en captivité. Concernant les animaux d’élevage, la loi renvoie à des décrets le rôle de mettre en place les mesures propres à garantir leur protection. Ces mesures vont servir à les protéger contre les mauvais traitements et les utilisations abusives. Par la même occasion, elle précise que l’utilisation des animaux pour des expériences scientifiques doit respecter certaines limites « aux cas de stricte nécessité ». Le Code Pénal sanctionne les actes de cruauté commis de manière volontaire sur les animaux, ainsi que les violences graves ou de nature sexuelle. L’abandon d’un animal domestique est par ailleurs considéré comme un acte de cruauté. La personne qui abandonne son animal peut être condamnée à deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende. La Cour de Cassation considère comme une infraction le fait de laisser des animaux dans un pré sans nourriture ni abreuvement, même en l’absence de sévices ou d’actes de cruauté accomplis de manière volontaire.
La place du bien-être animal dans la société moderne
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé Animale, le bien-être animal se base sur cinq principes importants. L’animal ne doit pas être exposés à la famine, à la soif et à la malnutrition. Il ne doit pas faire face à du stress physique et thermique. L’animal ne doit pas faire l'objet non plus de douleurs, de blessures ou de maladies. L’animal doit avoir la possibilité d’exprimer les comportements normaux de son espèce. Il ne sera pas exposé à la peur et à la détresse. La prise de conscience du bien-être animal a conduit de nombreuses personnes à revoir leurs habitudes alimentaires. Plusieurs d’entre elles ont manifesté un attrait croissant pour les filières plein air ou la filière agriculture biologique. D’autres ont décidé de réduire volontairement leur consommation de viande ou de protéines animales. Par exemple, les végétariens et les végétaliens ne consomment pas de chair animale. Parmi les végétaliens, on retrouve les végans qui s’engagent dans la cause en refusant de consommer tout produit d’origine animale. Un mouvement politique défendant l’antispécisme a aussi vu le jour en 2016 en France. Ce mouvement rejette l’idée selon laquelle une espèce serait supérieure, et aurait le droit de vie ou de mort et d’exploitation sur une autre.